Le Marketing Politique, une discipline qui va être indispensable à nos partis politiques pour leurs prochaines campagnes ! Mais qu'en est-il aujourd'hui de notre scène politique en plaine ébullition ? Comment distinguer le "Marketing Politique" de la "Propagande Politique" ?
Même si le Marketing Politique joue plus souvent sur l’émotionnel que sur le rationnel, il reste une discipline
bien ficelée qui trouve son origine dans le marketing traditionnel.
Tandis que ce dernier se base sur les études de marché et la veille concurrentielle avant de passer à la conception du produit et sa vente, le marketing politique va se baser sur les études d'opinions et sur la veille politique avant de préparer le programme de la campagne, les argumentaires et les actions de communication.
Cela dit, quelque soit la forme du message politique, son orientation émotionnelle ou rationnelle, la réussite d'une campagne reste largement tributaire de son fond, à savoir un bon programme politique clair, précis et qui répond aux attentes de son électorat.
Mais qu'en est-il en Tunisie ? Avec près d'une cinquantaine de partis politiques Tunisiens et une scène médiatique hyperactive, la communication politique semble loin d’être du marketing basé sur un programme précis.
Certes la majorité des parties politiques sont jeunes et avec un programme politique dans un état embryonnaire, donc à ce stade ils ne peuvent pas prétendre à une stratégie de communication organisée.
Cette absence d'organisation médiatique au niveau des partis, laisse le champ libre à nos médias pour faire de l'audience sur des sujets comme les dessous de l'ancien régime et ses scandales ou encore à nos réseaux sociaux sur internet de créer des polémiques futiles comme le port du voile ou encore la laïcité, alors que notre pays s'approche des élections de l'assemblée constituante, cet évènement ne semble pas préoccuper nos chers concitoyens !
La jeunesse des partis politiques doublée de la fébrilité du public tunisien, laissent un champ favorable à la Propagande Politique, rappelons le que sous l'ancien régime le public tunisien était sous l'emprise d'une manipulation médiatique basée essentiellement sur la censure ce qui rendait la propagande plus facile a mettre en œuvre.
Sortons un peu du contexte tunisien pour mieux explorer la propagande et la différencier du marketing politique, si ce dernier se base sur un programme précis pour promouvoir médiatiquement un ou plusieurs hommes politiques et cela à travers une campagne limitée dans le temps, la propagande politique s'appui sur la maîtrise de l'information pour diffuser uniquement les informations qui sont favorables aux orientations des propagandistes tout en cachant les informations défavorables pour orienter l’opinion publique dans un sens favorable aux intérêts des propagandistes et cela d’une façon permanente et durable dans le temps.
La subtilité de la propagande réside dans le fait qu'elle n'utilise que des informations véridiques contrairement à la désinformation (où il s'agit d'avoir recours à de fausses informations) pour manipuler l'opinion publique. Et ce qui rend la propagande encore plus difficile à démasquer, c'est l'aptitude des propagandistes à se cacher derrière plusieurs sources d'informations et ainsi créer la confusion, de ce fait on distingue trois types de propagande:
- La "propagande blanche" provient d'une source ouvertement identifiée.
- La "propagande noire" provient d'une source soi-disant amicale, mais en réalité hostile.
- La "propagande grise" provient d'une source soi-disant neutre, mais en réalité hostile.
Dans un environnement ou l'information politique est en surabondance dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux, le public tunisien reste une proie facile pour la propagande, il est donc vital pour lui d'apprendre à identifier ses sources d'informations et de se concentrer sur les problématiques constructives afin de ne pas se laisser ni distraire ni manipuler.
Quant à nos jeunes partis politiques je pense qu'ils ont compris que leur survie nécessitera une stratégie de regroupement, cela n’empêche qu'aux prochaines élections, la partie se jouera très serrée et la différence se fera grâce à une bonne stratégie de marketing politique ce qui est une bonne nouvelle pour nos bureaux d’études marketing et nos agences de communications qui auront l'occasion de faire valoir leurs expertises et de s'aventurer sur un terrain jusque là censuré.
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